samedi 5 février 2011

Diététique ayurvédique


Le Charaka Samhita propose certaines règles alimentaires dans le but de se maintenir en bonne santé.

Tout d’abord, il conseille de manger chaud. La nourriture chaude stimule le feu digestif, se digère facilement, et évite la prolifération des toxines. De plus, elle réduit la production de mucus. Il convient de ne pas manger trop vite, spécialement si le repas ne correspond pas à nos exigences physiques personnelles (selon le type de dosha). Et il doit être pris dans un lieu calme, de façon à ce que les perturbations émotives soient minimes.

Un repas équilibré au sens de l’ayurvéda implique que les six goûts soient présents : le salé, le sucré, le piquant, l’amer, l’acide et l’astringent. Les repas froids, secs, peu frais, et pris dans un état émotionnel perturbé (confusion, colère, peur, excitation…etc), engendrent des toxines (ama).

En Inde, une partie du repas doit toujours être offerte. En effet, on considère la nourriture comme une offrande au feu interne, jataragni. Une part du repas doit également être offerte à un feu sacré externe (présent traditionnellement dans tous les foyers) de façon à ce qu’il y ait réciprocité et participation consciente à « l’harmonie du monde ». On peut également faire une offrande au feu spirituel (chitagni) en émettant des émotions positives comme la gratitude : c’est le sens physiologique de nos bénédicités.

La notion de quantité (rasi) est extrêmement importe en ayurvéda. L’estomac doit être remplis à 1/3 par de la nourriture solide, 1/3 par des liquides, et le 1/3 restant doit rester vide de façon à ce que les doshas puissent y circuler. Lorsque l’on dépasse ces quantités (tout d’abord par le solide, puis le liquide), l’estomac exerce une pression trop forte sur les doshas qui par réaction, se vitalisent (augmentent tous en quantité). De la sorte, un excès en VATA (dans le cas de nourriture froide ingérée en grande quantité) peut engendrer une irrégularité digestive ainsi que des spasmes intestinaux. Un excès en PITTA (par de la nourriture épicée notamment), des coliques et des brûlures d’estomac, et en KAPHA (nourriture grasse), l’indigestion, et une lourdeur dans tous le corps.

Les aliments « légers », comme les céréales, certains légumes, ont une dominance en élément air et feu, tandis que les aliments lourds (graisses, laitages, viandes) sont eau et terre. Un équilibre à ce niveau doit être respecté. La nourriture légère stimule la digestion tandis que la nourriture lourde la ralentie. Il se peut qu’un aliment léger devienne lourd par la méthode de préparation.
Enfin, le type d’aliment doit correspondre aux besoins de l’individu en fonction de sa constitution ayurvédique (prakriti). Nous ne développerons pas ce point ici.

D’une manière général, il est conseillé de ne pas boire pendant le repas mais de boire après le repas. Les personnes de type VATA sont invités à consommer des boissons chaudes (infusions, thés), de type PITTA, des boissons froides et sucrées (yaourt liquide, jus de fruit peu acides) et de type KAPHA, des boissons chaudes et épaisses (comme du lait chaud ou des infusions avec du miel).

Il existe des antagonismes classiques, qui engendrent des toxines. Citons à titre d’exemples, la combinaison de poisson et de laitage, de fruits acides et de lait. Généralement, ce sont les qualités énergétiques opposées qui créent l’antagonisme : la friction du chaud/froid engendre des obstructions dans les canaux corporels.
Certains rasayanas peuvent être utilisés dans le but de stimuler le feu stomacal et de renforcer le système digestif en général. Les rasayanas sont des préparations régénératives. C'est le cas de l'Amalki Rasayana fait à partir du jus d'Amla, un fruit communément utilisé en Inde dans la préparation du chutney qui accompagne les repas.