mercredi 23 juillet 2008

L'Ayurvéda selon le docteur Mahesh Mishra

Dr. Mahesh Mishra (BAMS)
Je suis heureux d’avoir rencontré le docteur Mahesh Mishra, médecin ayurvédique, titulaire du BAMS (Bachelor of Ayurvedic Medecine and Surgery).
Il a bien voulu me recevoir afin de me faire découvrir sa tradition et son histoire.
D’une famille brahmanique de Bénarès, tout petit, Mahesh apprit auprès de son grand oncle, le pandit Lal Bihari Mishra, l’utilisation traditionnelle des plantes indiennes.
Son grand oncle appartient à une lignée de brahmanes remontant au Sage Châraka, connue notamment pour avoir soigné le fils du dieu Krishna. Il apprit l’Ayurvéda en ashram selon le systême de la gurukul (apprentissage de maitre à disciple comme en Grêce antique). Il pratique encore aujourd’hui bénévolement sur les bords du Gange dans la cité sainte de Kashi, ou Bénarès.
Le monde moderne a poussé lui, le jeune Mahesh à privilegier l’Université afin de pratiquer cette médecine. Mais tandis que ses amis s’orientèrent vers la médecine allopathique occidentale, il voulut lui, poursuivre l’œuvre de son grand oncle. Après avoir recut son diplôme à l’Université de Patna (Bihar), il revint à Bénarès, dans l’idée d’approfondir les textes classiques et de fabriquer les médicaments selon les anciens procédés traditionnels. Il obtint ainsi un doctorat à l’Université de Bénares (Banares Hindu University), en processus de fabrication de remèdes ayurvédiques.

Il fonda ainsi avec son frêre Ganesh, une petite « Aushadhalaya » (littéralement « fabrique de médicaments »). L’entreprise a notamment permit la création d’emplois pour les plus démunis de la cité. Elle compte aujourd’hui 10 employés réguliers (sans compter les cueilleurs) et produit pour toute l’inde de purs produits naturels faits selon la tradition.

Les plantes sont bouillies dans une cuve pendant 20 heures sous un feu sacré allumé selon un rituel védique precis


Les femmes fabriquent les pilules a partir du résidu actif de la décoction

Leur petite activité est cependant en danger face aux grosses unités de production pharmaceutique indiennes. Mais ils gardent cependant l’espoir de voir l’Ayurvéda conserver sa spécificité, en tant que médecine reconnue par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
 

 

mercredi 2 juillet 2008

Indroduction à l'Ayurveda, la médecine indienne


L’ayurveda, du sanscrit ayu (la vie), et veda (connaissance), est une médecine pratiquée en Inde depuis plus de 5000 ans. Elle est à l’origine de la médecine grecque, et donc de la médecine occidentale.

Son principe repose sur la relation entre l’homme et la nature. L’homme est considéré dans la philosophie hindoue, comme un récapitulatif de l’univers, donc de son environnement. Ainsi, chaque chose dans le monde peut potentiellement constituer un traitement pour celui-ci, pour peu que l’on en connaisse ses propriétés. Cependant, le remède ayurvédique, souvent constitué de plantes, administré selon des procédés particuliers (massages, diététique, hygiène de vie) après un diagnostique complet, n’est pas ici considéré comme un palliatif, comme dans la médecine moderne. Il est vu comme un complément permettant de rétablir un équilibre dans le corps, dépendant également de celui de l’esprit. On définit donc l’ayurveda comme une médecine holistique. La démarche ayurvédique est préventive avant d’être curative. « Mieux vaut prévenir que guérir » nous dit notre vieux dicton...

L’ayurveda est donc avant tout une discipline spirituelle. Traditionnellement, le médecin ayurvédique (Ayurvedacharya) est considéré en Inde comme un maître spirituel, ses élèves, en officine, chargés de récolter les plantes et de préparer les remèdes, comme des disciples. L’esprit étant au centre de toute chose, c’est avant tout la tâche de l’homme que de savoir l’appréhender pour ainsi trouver les réponses justes à un problème de santé: c’est la dimension thérapeutique de la méditation.

« L'âme est le principe conscient du corps. L’objectif de l’Ayurveda est le soin de notre âme; car celle-ci est le soutien principal de la vie. »

Charaka Samhita

La pharmacopée indienne jouit d’un prestige inégalable aux yeux des botanistes et chercheurs occidentaux. Nombreuses sont les industries pharmaceutiques qui ont mis main basse sur des plantes aux propriétés miraculeuses comme l’Ashwaganda ou ging-seng indien. Face aux problèmes économiques et sociaux que cela pose en terme de développement durable, les maîtres en Ayurveda du sous continent ont pris le pari d’ouvrir leur science au monde moderne, pour ainsi la préserver, et conserver la tradition menacée.

Cependant, face au développement économique de l’Inde, fulgurant ces dernières années, il convient d’être vigilant quant à la récupération mercantile de toute cette richesse millénaire et vis à vis des problèmes écologiques que l'industrie "ayurvédique" peut poser (biodiversité...etc).