jeudi 2 septembre 2010

Le Margousier : une pharmacie dans un arbre


L’Ayurvéda a très tôt repéré l’incroyable pouvoir guérisseur d’un arbre commun en Inde : le Margousier ou Neem. Appelé « la pharmacie de village » par les ancêtres, on dit que Gandhi en mâchait une feuille chaque matin. De la famille des Meliacea, le Neem (Azadirachta indica) est un excellent pacificateur du dosha Pitta selon l’Ayurvéda. Son pouvoir purifiant et détoxifiant a fait de lui un antibiotique naturel de premier choix dans les zones rurales en Inde, avant l’arrivée massive des médicaments allopathiques. Encore aujourd’hui, chaque matin, des millions d’indiens se lavent les dents avec du bois de Neem. Il est également utilisé en agriculture car il constitue un excellent insecticide naturel. Dans la région de Bénarès, on dit que la déesse Sitala a élu domicile dans les arbres de Neem.

Le Neem et l’Ayurvéda


Les propriétés « froides » et « amères » du Neem permettent de diminuer l’intensité des flux de chaleur dans le corps et de réduire le taux de toxines liés à de la nourriture non digérée (Ama). Le goût amer est souvent associé en Ayurvéda à un pouvoir anti-toxique. Ces toxines circulent notamment dans le sang (Rakta), c’est pourquoi on décrit le Neem comme un excellent purifiant sanguin. Il agit également en pacifiant le dosha Kapha. Le sage Chakrapani conseille d’utiliser quotidiennement le Neem en tant que complément à des plats de légumes. Les feuilles sont cuites dans du beurre clarifié (Ghee). Ajouter un confit de fruits d’Amla (Phyllantus emblica), afin d’obtenir un « chutney ». Le Neem est particulièrement utilisé dans les problèmes de santé liés à l’aggravation de Pitta (problèmes de peau type psoriasis, eczéma, fièvres, varicelle, etc) sous la forme d’extraits naturels (Ghan Vati) et en tant qu’antiseptique sous la forme d’huile (Thailam).

Le Neem et la médecine moderne

De nombreuses études ont démontré une action antibiotique des feuilles de Neem en décoction ou sous forme d’huile sur des maladies telles que la tuberculose, la pneumonie et le choléra. Le Nimbidiol serait la substance permettant de diminuer la température corporelle, tandis que la Nimbidine serait responsable du pouvoir cutané de la plante et de sa forte odeur. Le fruit de Neem est par contre, considéré comme toxique.

Le Neem et l’écologie

L’huile de Neem et l’Azadiractine qu’elle contient est utilisée en tant que pesticide naturel. De nombreux pays d’Afrique comme le Sénégal ont développé le commerce du Neem pour l’agriculture. Le Neem a été victime de biopiraterie par une firme américaine dans les années 90. Il a fallu des années de bataille juridique pour permettre à l’Etat indien de faire valoir ses droits. L’utilisation de l’Azadiractine dans la production de pesticides naturels est toujours interdite en Europe en raison de la pression des lobbies agrochimiques.

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